STÉPHANIE IBARBURU

STÉPHANIE IBARBURU, PRODUCTRICE DE PIMENT D’ESPELETTE AOP DEPUIS 2020.

« J’aime le fait de devoir anticiper le travail, l’organisation. D’être responsable du début à la fin de ton travail, de tes produits.

Être autonome pour moi est très important »

Quelques dates :

Janvier 2020 : Stéphanie reprend l’exploitation familiale à Espelette.

Début 2021 : En complément de l’activité d’élevage de brebis Manech tête rousse, Stéphanie se lance en tant que productrice de piment d’Espelette AOP et plante environ 12.000 plants.

Comment êtes-vous devenue productrice de piment d’Espelette AOP ?

Suite au décès de mon père, il a fallu prendre une décision rapidement. Continuait-on son travail, ce qu’il avait mis en place après toutes ces années ? J’étais aide-soignante à l’hôpital marin d’Hendaye, mais j’ai toujours aimé travailler au sein de la ferme. Il m’a paru naturel de reprendre ce que mon père, mes parents avaient construit. Ils ne faisaient pas de piment d’Espelette. L’activité s’octroie autour de l’élevage de brebis Manech à tête rousse et de vaches Blondes d’Aquitaine.

Pour débuter dans la culture de piment d’Espelette AOP, j’ai suivi la formation dispensée par le syndicat du piment d’Espelette AOP. Je pense arriver à concilier les deux car on est sur deux saisons différentes.

Si cela fonctionne, je pense planter un peu plus de pieds, et j’aimerai à terme que ma fille prenne la suite. Elle est déjà très motivée !

Quel type d’agriculture pratiquez-vous et quels sont les moyens techniques utilisés ?

Je pratique une agriculture biologique car c’est ma conception de l’agriculture. Pour moi l’intérêt est surtout de ne pas utiliser d’intrants chimiques et je pense que développement durable et agriculture sont tout à fait compatibles. Malgré tout, certains produits naturels ne sont pas assez efficaces sur certaines maladies/ravageurs. Il faut batailler sans cesse pour arriver à avoir une bonne saison.

Comment s’organise la transformation du piment d’Espelette AOP ? Quels types de produits réalisez-vous ?

Pour cette première année, je ne dispose pas de mon propre matériel (serre, four, broyeur, …), je fais donc appel à un autre producteur pour la réalisation des semis, du repiquage, de la plantation. Je pense avoir ma propre serre l’année prochaine.

Pour la transformation, je ferai également appel à un producteur disposant du matériel nécessaire. Je compte transformer le piment d’Espelette en poudre et en corde et je passerai par un conditionneur pour la vente. Peut-être de la vente directe pour 2022 ?!

Pour l’ensemble du travail à la ferme, y compris pour la récolte du piment d’Espelette, ma famille m’aide énormément. J’ai un soutien indéfectible de mon mari, mes enfants et ma maman. Je suis très bien entourée, c’est aussi grâce à eux que je peux entreprendre tout ça !

Quelles sont les qualités à avoir pour être producteur de piment d’Espelette AOP ?

Il faut être assidu et observateur. Et positif ! Il faut l’être amplement pour braver les aléas de la profession !

Selon vous, quels ont été les moments forts de l’histoire du piment d’Espelette AOP ?

L’obtention de l’AOC en 2000 puis de l’AOP en 2002, sans hésiter !

Quelle vision portez-vous sur la filière aujourd’hui ?

De mon œil extérieur car je suis nouvelle dans la filière, j’ai pu constater une grande évolution et une mise en valeur du piment d’Espelette AOP.

La filière fait vivre tout un village aujourd’hui ! Directement et indirectement (Tourisme, …)

Le piment d’Espelette fête les 20 ans de son appellation.

Que souhaitez-vous au piment d’Espelette et à ses acteurs pour les 20 prochaines années ?

Le même engouement mais que cela reste à petite échelle, et que la culture du piment d’Espelette AOP soit toujours protégée.

Une dernière question. Quel est votre plat préféré avec le piment d’Espelette AOP ?

L’axoa de mon mari !